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Un souffle venu d'Asie

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Comme les vacances ne sont pas terminées (il en reste encore un petit peu...), voici une compilation destinée à vous faire voyager. Loin. Au Japon, en Chine, au Tibet ! Et puisque cette semaine, au chalet, on a prévu de finir de préparer notre rentrée des classes, commençons par 5 livres en lien avec l'école et la formation. Quand on y pense, les 9 ouvrages présentés sont d'ailleurs tous, chacun à sa façon, des récits d'apprentissage. Ce billet, enfin, comme une douce dédicace à トトロ. ^_^

mayan2.jpg

Ma Yan, fille de paysans très pauvres du nord-ouest de la Chine, apprend un jour que sa famille n'a plus les moyens de l'envoyer à l'école. A 13 ans, tous ses rêves s'effondrent. Pour crier sa révolte, la jeune fille écrit plusieurs carnets, où elle raconte son quotidien, très rude. Bouleversée par le désespoir de sa fille, la mère de Ma Yan confie les carnets à des Français de passage. Parmi eux, le journaliste Pierre Haski, correspondant français du journal "Libération"à Pékin. Ma Yan sera publiée.
Un témoignage de 184 pages particulièrement intéressant et poignant, révélant à la fois les conditions de vie et d'éducation de ces jeunes méritants de la région du Ningxia. Pour en savoir plus.

9782070514465FS.gifVoilà ensuite l'histoire du petit Tojiro, un garçon qui vit à Edo (le vieux Tokyo), au XIXe siècle. Recueilli par son oncle, il gagne sa vie en vendant des gâteaux aux samouraïs. Un jour, il fait la rencontre du maître Hokusai, l'illustre dessinateur. Le vieil homme ouvre alors à son jeune "moineau" (comme il surnomme le héros) les portes de son atelier et même d'une imprimerie traditionelle, lui expliquant du même coup l'orgine des mangas.
Un beau voyage en 112 pages, dépaysant et pédagogique, avec de très jolies illustrations signées François Place lui-même.

7d32553faa79a1e2f509927a7c995b3e-300x300.gifJ'ai découvert grâce à Touloulou cette adorable autobiographie pleine de douceur. Totto-Chan est le surnom donné dans sa petite enfance à l'auteure, devenue depuis une célèbre présentatrice télé. Cette fillette turbulente a découvert la liberté, l'amitié, la confiance en soi ainsi que celle qu'on pouvait donner sans crainte aux adultes... en un seul mot, la Vie, quand elle a fait son entrée à l'école Tomoe. Ce petit centre dont les salles de classe étaient des wagons de train fut l'oeuvre (éphémère) de M. Kobayashi, homme exceptionnel qui a consacré sa vie à l'éducation des enfants : avec ses méthodes inattendues, il a en effet permis à des dizaines de jeunes Japonais des années 1940 de s'épanouir comme nulle part ailleurs. 
Entre la mère de l'héroïne, toujours prévoyante, le père violoniste et leur brave chien Rocky, je me suis sentie comme en famille dans ce charmant recueil de souvenirs : 253 pages que je vous engage vivement à découvrir aux alentours du mois de septembre...

karine-reysset-un-automne-a-kyoto.jpgMargaux, 16 ans et demie, est partie vivre un temps à Kyoto avec son père écrivain et Apolline sa petite soeur casse-cou. Une vraie famille émouvante et maladroite, comme dans "Mon voisin Totoro" (on nous parle d'ailleurs dans cet ouvrage de "peluches de Totoro et de Gigi, le chat noir de "Kiki la petite sorcière", aimants du Chat-bus, puzzles de Miyazaki et de la famille Souris.") En une saison, la vie de Margaux va changer. Elle a laissé Mathias sur les plages de Saint-Malo et va rencontrer Eric, photographe trentenaire et noctambule avéré. Elle est partie enfant, elle reviendra adulte. Et les feuilles des érables auront rougi.
Oui, j'ai aimé ce roman de formation signé Karine Reysset et comportant 177 pages. Un automne à Kyoto m'a plu. Enormément. En revanche, je n'avais que moyennement accroché au roman choral Les yeux au ciel de la même auteure, évoquant des retrouvailles familiales tourmentées.

sumo-qui-ne-pouvait-pas.jpg

Dans une ville du Japon, Jun grandit à l'orphelinat. Le père de cet ado est mort de surmenage professionnel et sa mère est dangereusement dépressive. Comme la plupart des jeunes, il est passionné de technologies et de jeux vidéo, mais il a attiré l'attention d'un maître du sumo de passage en ville. Ce dernier a repéré le "gros" qui sommeille en lui. Il décide donc, alors que ce gosse un peu rebelle conserve son physique efflanqué, de lui expliquer les éléments fondamentaux d'un art martial ancestral lié à la plus profonde philosophie zen...
Un conte philosophique simple et fort, une vraie réflexion sur la vie en 112 pages. Cet ouvrage fait partie du "cycle de l'invisible" d'Eric-Emmanuel Schmitt, auquel appartiennent aussi deux romans que j'avais appréciés : Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran ainsi que le roman épistolaire Oscar et la dame rose. Et puis Schmitt est le 'papa' de ma chère Odette Toulemonde... ^_^

4080870549.gifDans les deux tomes de cette saga signée Eiji Yoshikawa (La Pierre et le sabre suivi de La Parfaite lumière), sillonnez le Pays du Soleil Levant en arpentant forêts et collines, en visitant temples et sanctuaires, aux côtés d'un des plus grands guerriers du pays : Takezo, fils de samouraï, qui prendra, lors de son initiation très particulière, le nom de Miyamoto Musashi (1584-1645). Avec lui, vous rencontrerez le prêtre Takuan, l'orgueilleux Takezo, l'ivrogne Matahachi, le disciple Jotaro ainsi que la belle Otsu...
Ne vous laissez pas intimider par le déploiement sans fin de personnages (pour la plupart réels) : ils ont tous un lien les uns avec les autres et tout finit par se mettre en place, dans une construction narrative exemplaire. Ces 1553 pages furent un dépaysement total : autre époque, autres valeurs (celles de la Voie du Sabre). Et quelques jours seulement après avoir cheminé, tremblé, combattu et espéré avec chacun de ses héros, l’épopée de Yoshikawa me manquait déjà…

3992549116.gifLors d'une conférence, il y a une trentaine d'années, l'Académicien François Cheng a découvert, dans un ancien manuscrit chinois, les péripéties d'un certain Dao-sheng. En 2002, désireux de relire le texte en question, il ne l'a pas retrouvé : il a donc réécrit lui-même l'histoire de Dao-sheng, plus exactement les 6 dernières années de sa vie, en plein XVIIe siècle. A 50 ans, Dao-sheng, médecin, astrologue et devin, descend un jour du monastère qui l'abritait, dans le but de retrouver la femme qui occupe ses pensées depuis 30 ans : Lan-ying, à peine entrevue lors d'une représentation théâtrale. En cette fin troublée de l'ère Ming, Lan-ying a maintenant 48 ans et un riche mari méchant, égoïste et paralysé. Va-t-elle reconnaître Dao-sheng ? Vont-ils enfin pouvoir vivre ce qui leur a été volé par la vie, à l'époque ?
247 pages rédigées d'une plume claire, limpide même. Tout y est pur, d'une grande subtilité, en accord avec les coutumes et croyances chinoises. Quelle poésie, quelle vérité, quelle délicatesse ! Ce conte nous donne une grande leçon d'amour et de sagesse, laisse l'esprit léger et grandi à la fois. Un roman que je vous recommande, touchant, profond, marquant... très élégant et très beau, tout simplement.

3755845914.jpgAu départ, je n'étais pas particulièrement attirée par un roman de 813 pages relatant une aventure asiatique. Je ne connaissais rien du botaniste, aventurier et gentleman imposteur qu'était l'Autrichien (et Américain d'adoption) Joseph Francis Rock. J'ai pourtant suivi le "Docteur" Rock dans son formidable périple à travers la Chine, entre 1923 et 1926, à la recherche du Royaume des Femmes et d'une tribu légendaire administrée par la gent féminine : les descendantes des Amazones, installées au pied de l'Amnyé Machen, une montagne plus haute que l'Everest ! Autant dire à la recherche d'une illusion. J'ai espéré, comme Rock, que la Montagne apparaisse à l'horizon, avec ses flancs blancs et ses glaciers. Dans l'air le plus pur qui soit. A plus de 6000 mètres d'altitude. J'ai attendu, comme l'explorateur, cette Reine des Femmes mythique qui se terre aux confins du Tibet, au pays des Goloks. J'ai aimé reconnaître "La Française", Alexandra David-Néel, sacré petit bout de femme dont le héros fait la connaissance dans un monastère. J'ai frissonné lorsque les yaks, pris par la folie des hauteurs, envoient le matériel valdinguer dans les ravins, ou lorsque les dangereux blizzards se mettent à souffler sans crier gare.
En un mot, ce roman d'Irène Frain m'a emmenée très loin, dans un voyage à la fois poétique, exigeant et mystique. Merci Choco-Mum pour cette sage et délicate suggestion ! ^_^

3572695484.jpgPour finir, un dernier souvenir de lecture asiatique, particulièrement étonnant, inclassable, mêlant réalisme et fantastique et brouillant les pistes à chaque page (un OVNIppon de 377 pages lu grâce à Vir ^_^).
Ami d'un jeune homme surnommé le Rat, un publicitaire banal, divorcé, vivant avec une femme dotée de très belles oreilles, voit son univers basculer parce qu'il a publié la photo d'un troupeau d'ovins dans un paysage de montagnes. Parmi ces moutons, l'un d'eux aurait pris possession d'un homme pour en faire le Maître d'un immense empire politique et financier. Or, le Maître se meurt. Menacé des pires représailles, le publicitaire doit retrouver le mouton avant un mois. Ce qui le mène de Tokyo à l'hôtel Dauphin de Sapporo, pour finir au fin fond d'une montagne encore plus au nord d'Hokkaido.
トトロ, tombé sous le charme de l'auteur, vient d'ailleurs d'en commander la suite...


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